Des épidémiologistes ont passé en revue vingt-cinq études sur l’efficacité et les raisons d’être de ce moyen de protection. Voici ce qu’ils ont découvert.
Le port du masque permet de minimiser la propagation des virus transmis par les sécrétions respiratoires. Si imparfaits soient les masques de tissu, la généralisation de leur usage pourrait faire une grande différence dans la lutte contre la diffusion du coronavirus SARS-CoV-2 responsable de la pandémie de Covid-19.
Nous avons commencé à analyser les publications consacrées aux masques en tissu dès le début de la pandémie, afin de tenter de protéger nos patient·es vulnérables sous dialyse ainsi que leur personnel soignant. Nous avons recensé un total de vingt-cinq études favorables au port du masque en tissu, et avons résumé nos conclusions dans un article évalué par des pairs. Nous avons également créé un site web de vulgarisation fondé sur des données probantes, (clothmasks.ca) afin de permettre au public de se familiariser avec ce sujet.
Bien que l’usage du masque soit largement répandu, de nombreuses personnes se posent encore des questions.
Je vois à travers le tissu. Comment pourrait-il bloquer des particules?
Le coronavirus SARS-CoV-2 qui cause la Covid-19 mesure environ un micron de diamètre (un micron –abrégé µm– correspond à un millième de millimètre). Or l’espace entre les mailles d’un tissu est visible à l’œil nu, et mesure environ 5 à 200 microns. Imaginer qu’un tel masque pourrait être utile pour arrêter le SARS-CoV-2 est donc contre-intuitif –certain·es n’ont d’ailleurs pas hésité à comparer cette solution à l’emploi d’une clôture ajourée pour stopper des moustiques. Pourtant, cette analogie est fausse à bien des égards.
Précisons que, dans le domaine des recherches sur les aérosols, est considéré comme aérosol tout liquide qui demeure en suspension dans l’air. Cependant, d’autres disciplines distinguent les particules de cinq microns et plus, qualifiées de «gouttelettes», des particules de tailles inférieures.