L’Inde a enregistré hier vendredi 14 août la plus forte hausse journalière de cas de coronavirus au monde. Si les plus grandes villes parviennent à mieux gérer la pandémie, ce sont désormais les campagnes, sous équipées en lits et médecins, qui inquiètent les spécialistes.
Face à l’explosion de la pandémie, le parc des expositions de Bangalore avait été transformé en gigantesque centre anti-Covid. Mais de l’aveu même des autorités, il n’a jamais été rempli. Comme Delhi ou Bombay, la grande ville du Sud contient peu à peu l’épidémie.
Directeur d’un hôpital de quartier, le Dr. Stephen Anthony témoigne. « Nous refusons beaucoup de patients parce que la plupart ont juste besoin d’être placés en quarantaine. Désormais, notre hôpital arrive à gérer le Covid-19. À Bangalore, il y a aujourd’hui assez de lits. Et pour les patients les plus pauvres, le gouvernement prend en charge une partie des dépenses médicales. »
Il y a un mois, la moitié des nouveaux cas journaliers détectés dans l’État du Karnataka provenaient de sa capitale Bangalore. Hier, trois quart des cas déclarés provenaient des villages et villes moyennes.
Dans les campagnes, les chiffres pourraient être plus élevés
Selon Rijo John, économiste de la santé et consultant auprès de l’OMS, ce phénomène concerne toute l’Inde. « Les plus grandes villes ont été les premières à être dépassées par la pandémie. Mais aujourd’hui, ce sont les campagnes indiennes qui voient le virus croître le plus rapidement. De plus, les zones rurales ne parviennent à faire assez de tests, donc les chiffres pourraient y être bien plus élevés. »
States with increasing Test +ve rates should also be increasing test per million per day significantly. States like AP, KA & DL are using close to 40 to 70% of their daily tests using Rapid Antigen tests & many are not using their full capacity for RT-PCR. (6/n) pic.twitter.com/uqB6yoESo6
— Rijo M John, PhD (@RijoMJohn) August 15, 2020
L’Inde a enregistré hier vendredi 67 000 nouveaux cas, soit plus que les États-Unis où le Brésil. Le déploiement de ressources médicales dans les villages sera le grand défi des mois à venir.