Le Brésil a rouvert ce mercredi 29 juillet ses frontières aux étrangers arrivant par voie aérienne, selon un décret publié au Journal officiel. Une mesure qui vise à relancer l’industrie touristique brésilienne dévastée par la pandémie de coronavirus. Deuxième pays où le Covid-19 tue le plus, le Brésil vient pourtant de franchir le cap des 90 000 morts du virus après avoir enregistré 1 595 nouveaux décès au cours des dernières 24 heures, a annoncé le ministère de la Santé.
Le décret proroge de 30 jours l’interdiction d’entrée concernant les étrangers arrivant par voie terrestre ou maritime. Mais il indique que « l’arrivée d’étrangers par voie aérienne ne sera plus interdite ». Les visiteurs étrangers qui séjourneront 90 jours ou moins dans le pays devront toutefois prouver qu’ils sont couverts par une assurance maladie le temps de leur séjour sur place.
Le pays de Jair Bolsonaro avait fermé ses frontières aériennes aux voyageurs étrangers le 30 mars au moment où l’épidémie de coronavirus ravageait l’Europe et l’Asie et venait d’arriver en Amérique du Sud.
Depuis, il est depuis devenu le deuxième pays le plus touché par le virus derrière les États-Unis et son industrie touristique a accusé une perte de 122 000 millions de réals (23,6 millions de dollars), selon les estimations de la Confédération nationale du commerce des biens, des services et du tourisme (CNC). Dans ce contexte, le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré s’attendre à ce que la première économie d’Amérique latine enregistre une baisse de 9,1 % de son PIB cette année.
Près de 70 000 cas en une journée
Le Brésil, dont les citoyens ont été interdits d’entrée aux États-Unis et dans l’Union européenne, a franchi mercredi le cap des 90 000 morts du coronavirus et dépassé le seuil de 2,5 millions de cas de contamination. Le pays a enregistré un nombre très élevé de nouvelles contaminations en une journée, de 69 074, selon le ministère de la Santé.
Ces données officielles, d’après les scientifiques, sous-évaluent largement l’ampleur de la pandémie dans le plus grand pays latino-américain, qui pratique très peu de tests. Les nouveaux décès et les nouvelles contaminations annoncés ce mercredi représentent un record, qui doit toutefois être relativisé. L’État de Sao Paulo, le plus peuplé du Brésil, a en effet reporté sur cette journée les statistiques qu’il n’avait pas pu intégrer la veille pour des raisons techniques dans le tableau national.
Il n’empêche, la pandémie est toujours très active au Brésil, avec une moyenne de plus de 1 000 décès par jour sur sept jours glissants depuis le début juillet. Quant au nombre de nouveaux cas sur sept jours glissants, il est en moyenne au-dessus de 30 000 depuis le 19 juin et supérieur à 40 000 depuis le 24 juillet. Si le rythme actuel se poursuit, le Brésil devrait atteindre le cap des 100 000 morts à la fin de la semaine prochaine.