Le chef de la diplomatie française a clôturé une visite durant laquelle il a vivement appelé les dirigeants libanais à lancer des réformes sérieuses pour prétendre à une aide internationale indispensable pour sortir le pays de la crise sans précédent qu’il traverse. Jean-Yves Le Drian a annoncé une aide de 15 millions d’euros au secteur éducatif francophone menacé d’effondrement.
Lors de sa visite au Liban, Jean-Yves Le Drian a transmis aux responsables libanais trois messages qu’il a appelé les « exigences de la France » pour débloquer l’aide internationale : un audit de la Banque du Liban, la réforme du secteur de l’électricité et l’adoption de lois sur la transparence et l’indépendance de la justice.
Le ministre français n’a pas mâché ses mots : il a dénoncé des contrats « suspects » et a affirmé n’avoir « confiance en aucun projet réalisé par l’État libanais ». « Le Liban est au bord de l’abîme et si des actions ne sont pas entreprises, il risque de devenir un pays à la dérive », a-t-il prévenu.
La visite de Le Drian, la première d’une responsable occidental de cette importance depuis le début de la crise en octobre dernier, a rassuré une partie des Libanais qui avaient l’impression que leur pays avait été abandonné par ses soutiens traditionnels, en tête desquels figure la France.
Mais elle a été parfois accueillie avec scepticisme. Vendredi 24 juillet, l’ancien ministre Walid Joumblatt a exprimé ses « doutes » au sujet du succès de la mission du ministre français. « Jusqu’à aujourd’hui, personne n’est parvenu à mener des réformes dans le secteur de l’électricité, qui a coûté près de 50 milliards de dollars à l’État libanais », a déploré le chef druze.