Le plan de relance européen va-t-il coûter cher au contribuable français ? Pour surmonter la crise du coronavirus, la France devrait recevoir 40 milliards d’euros de subventions, tirés d’une dette commune aux pays membres de l’UE. Si Emmanuel Macron a assuré que cette dette, « ce n’est pas le contribuable français qui la paiera », de nombreux détracteurs en doutent, estimant, à l’inverse, que les Français s’en acquitteront, jusqu’à « payer, avec leurs impôts, le double du montant », a jugé Nicolas Dupont-Aignan.
Ces projections semblent prématurées et omettent plusieurs paramètres macro-économiques, répondent plusieurs économistes interrogés par l’AFP. L’enveloppe prévue pour la France provient des 750 milliards d’euros bientôt empruntés sur les marchés financiers par la Commission européenne, qui devront être remboursés d’ici 2058. 390 milliards d’euros – dont 40 pour la France – seront distribués via des subventions aux pays les plus touchés par la pandémie de coronavirus, auxquels viennent s’ajouter si besoin 360 milliards disponibles sous forme de prêts. Pour rembourser la totalité de la dette, trois options s’offrent à l’UE, estime Shahin Vallée, spécialiste des questions d’intégration européenne : « Augmenter les ressources propres, augmenter la contribution des Etats, baisser les dépenses ».
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En consommant, les contribuables européens risquent de payer indirectement de nouveaux impôts. L’accord prévoit en effet l’instauration début 2021 d’une taxe sur le plastique non-recyclé sera instaurée début 2021. Avant 2023, l’UE doit également créer une taxe carbone sur les produits importés, une refonte du marché européen du carbone, ainsi qu’une taxe sur les géants du numérique. Au total, elles pourraient rapporter entre 19,8 et 33,1 milliards d’euros chaque année, selon les estimations cumulées de la Commission européenne.
Comme Emmanuel Macron, le commissaire européen au marché intérieur