Les députés égyptiens ont donné le 20 juillet 2020 au président Abdel Fattah al-Sissi le feu vert pour une possible intervention militaire en Libye si les forces du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par les Nations unies, continuent leur avancée vers l’est du pays où règnent les forces du maréchal Khalifa Haftar.
Le Parlement égyptien a ainsi approuvé à l’unanimité l’envoi « d’éléments de l’armée égyptienne dans des missions de combat hors des frontières de l’Etat égyptien, pour défendre la sécurité nationale égyptienne ». Si la Libye n’est pas directement citée, les débats eux portaient bien sur ce pays voisin, les députés ayant discuté des « menaces auxquelles fait face l’Etat » à l’Ouest, où l’Egypte partage une frontière poreuse en plein désert avec la Libye en guerre.
Lutte d’influence entre deux pouvoirs rivaux
Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans le chaos et des conflits aux multiples fronts, complexifiés par la présence accrue d’acteurs internationaux. La Libye, qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique, est déchirée par une lutte d’influence entre deux pouvoirs rivaux : le GNA, basé à Tripoli (la capitale libyenne), et le maréchal Khalifa Haftar, un ancien général de Kadhafi, qui contrôle l’Est et une partie du Sud.
Le premier est soutenu par la Turquie, qui a des militaires sur place, et le second par l’Egypte (…)