C’est la comédie qui va vous redonner envie de retourner au cinéma. Divorce Club, le nouveau film de Michaël Youn, est une comédie généreuse en gags et en blagues. Ce film primé au festival de l’Alpe d’Huez et en salles le 14 juillet marque le grand retour de Michaël Youn derrière la caméra, sept ans après Vive la France.
Trompé après cinq ans de mariage, Ben (Arnaud Ducret) est un homme brisé. Alors qu’il se noie dans son désespoir, il retrouve Patrick, ami d’enfance devenu milliardaire. Fraîchement divorcé comme lui, il l’invite à emménager chez lui. Au fil des jours, Patrick et Ben accueillent d’autres divorcés et forment un club informel, prétexte à des fêtes endiablées.
Michaël Youn ne s’est imposé aucune limite dans cette comédie qui multiplie les gags burlesques. Arnaud Ducret non plus. L’acteur, qui n’a jamais autant donné de sa personne dans un film, apparaît dans le plus simple appareil et affronte un lémurien en colère dans ce film sur le lâcher-prise dont aucun personnage n’est épargné. Un film parfait après trois mois de confinement.
Divorce Club est un film extrêmement généreux en blagues et en gags. Le rythme ne s’arrête jamais et on a l’impression que vous avez voulu tout y mettre.
J’avais vraiment envie sur ce film de réussir quelque chose que je n’avais jamais [réussi avant]. Une comédie, c’est bien quand c’est drôle du début jusqu’à la fin. C’est très difficile d’être drôle dans l’acte trois des comédies. L’acte un, c’est la présentation de l’intrigue et des personnages avec l’incident déclencheur. L’acte deux, c’est le développement de cette histoire et l’acte trois, c’est la résolution. Souvent, les comédies pèchent à ce moment-là et on finit par s’ennuyer un petit peu – que ce soit dans les films français ou américains. Je me suis battu à l’écriture, au tournage et au montage pour faire en sorte que ce soit drôle du début jusqu’à la fin et que le film monte en puissance, qu’on laisse les spectateurs sur une très bonne fin.
Un des climax du film est une séquence de fête d’une vingtaine de minutes où Arnaud Ducret apparaît de plus en plus saoul. C’est un vrai morceau de bravoure.
Arnaud a été prodigieux. Je ne savais pas qu’il jouait aussi bien le mec bourré et qu’il y avait autant de degrés possibles à l’ivresse! On a tourné pendant cinq ou six jours. Il a admirablement tenu son personnage d’ivrogne qui fait plein de conneries pendant ce temps. Pour l’avoir vu en salles avec les spectateurs, c’est le moment où on n’entend plus les répliques, parce que le rire du gag d’avant couvre le gag d’après. C’est extrêmement rare et extrêmement jubilatoire.
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Le choix d’Arnaud Ducret s’est-il imposé tout de suite?
Pas tout de suite. J’ai d’abord rencontré Arnaud pour le personnage de Patrick, qui est finalement joué par François-Xavier Demaison. En discutant avec lui, j’ai compris très vite, au bout de quinze minutes, qu’il devait jouer l’autre rôle. Je me suis dit qu’il valait mieux que je prenne un acteur avec beaucoup de panache et que je le mette dans la déprime et lui demande de tenir les chevaux avant de les lâcher à la fin pour que lui et le film explosent. A contrario, pour le personnage plus exubérant, celui de Patrick, j’ai préféré prendre un acteur très dense pour un effet un peu similaire: on pense qu’il est fantasque, puis il va faire tomber le masque et on va avoir une deuxième lecture de ce personnage. C’était mieux d’inverser les rôles pour avoir plus de puissance dans la deuxième partie du film.