Les Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir, terrorisent depuis trop longtemps la population du Burundi. Le nouveau président Évariste Ndayishimiye doit mettre un terme à leurs exactions.
À l’approche des récentes élections au Burundi, certains membres des Imbonerakure ont joué un rôle déterminant dans les assassinats, arrestations arbitraires, disparitions, et dans l’intimidation et le harcèlement d’opposants politiques. La ligue des jeunes du parti au pouvoir, le Conseil national pour la défense de la démocratie – Forces pour la défense de la démocratie [CNDD-FDD] a terrorisé la population, comme elle le fait depuis déjà de nombreuses années.
En 2011, j’ai rencontré des proches de Wilson Ndayishimiye, un garçon de 4 ans tué deux mois plus tôt chez lui, dans la périphérie de Bujumbura. « Voilà ce qui peut arriver quand vous refusez de rejoindre les Imbonerakure », m’avait alors confié l’un deux. Le père de Wilson, un combattant rebelle démobilisé, avait en effet refusé de rejoindre les Imbonerakure et avait été menacé de représailles. Le 17 mai, des hommes armés, sans doute des Imbonerakure, ont tiré dans les bouches d’aération de la maison et tué le petit garçon.
Exactions en série
Pendant les neuf années qui ont suivi, les Imbonerakure sont devenus des sbires du CNDD-FDD. Entre le 30 décembre 2014 et le 3 janvier 2015, certains membres ont participé avec des soldats et des policiers burundais aux exécutions extrajudiciaires d’au moins 47 membres d’un groupe armé, dont certains s’étaient rendus.
Début 2015, je me suis rendu sur le lieu de ces meurtres. Dès qu’ils ont eu vent de notre arrivée, les Imbonerakure locaux ont encerclé notre véhicule. L’autorité éhontée avec laquelle ces jeunes membres du parti nous menaçaient était frappante.