Janssen Pharmaceutica et sa société mère Johnson&Johnson annoncent qu’il y a chez eux un candidat vaccin qui a plus de 50% de chances d’être efficace contre le coronavirus. Les études cliniques sur des humains pourront commencer deux mois plus tôt que prévu.
La société basée entre autres à Anvers, prévoyait d’entamer les premiers essais cliniques sur des êtres humains en septembre mais les bons résultats de la phase préclinique et un avis positif des autorités sanitaires lui permettent d’avancer ces tests, ils devaient être menés en septembre, ils devraient donc commencer dès la seconde quinzaine de juillet.
1045 personnes seront testées dont une centaine en Belgique
Paul Stoffels, le responsable scientifique de la firme en Belgique confirme : « L’étude sera menée sur 1045 adultes en bonne santé, entre 18 et 55 ans mais aussi chez des plus de 65 ans, une centaine en Belgique et le reste aux Etats-Unis. »
Une partie de ces Belges seront testés à l’UZ Antwerpen, au laboratoire de vaccinologie du Dr Pierre Van Damme : « C’est un candidat vaccin contre un virus « adéno » du même type que leur vaccin contre Ebola. Ils en connaissent bien ses effets secondaires, sa sécurité et sa capacité à induire des anticorps. Leur programme de tests a pu être avancé parce qu’ils ont eu de très bons résultats précliniques sur des animaux. Je n’ai pas encore tous les détails du dossier qui doit être soumis à la commission d’éthique et à l’agence du médicament mais ce n’est qu’une question de jours. »
Pour vérifier d’abord la sécurité puis l’efficacité de ce vaccin
Mais à quoi servent exactement ces tests cliniques? Le vaccinologue explique : « Ils permettent de vérifier en premier lieu, la sécurité d’utilisation de ce vaccin chez l’homme, et ensuite la réponse immunitaire qu’il induit. Pour plus d’objectivité, une partie des participants reçoit un placebo mais ni le cobaye, ni l’investigateur ne sait qui reçoit quoi pour ne pas influencer le résultat. Le suivi immunitaire et de sécurité prend généralement de deux à trois mois. Ce qui permet de lancer ensuite, une phase deux, c’est-à-dire un test identique mais sur un plus grand nombre de personnes. »
D’autres essais cliniques plus étendus vont suivre
Et d’ajouter, « La phase trois se fera près de 10.000 personnes, avec une partie qui reçoit le vaccin et l’autre un placébo. Dans cette phase, on suit le nombre de gens qui tombent malades suit au Covid 19 dans la population générale. Ils sont donc exposés naturellement mais cette phase est très difficile à mettre en place car tous les scientifiques essayent de limiter les dégâts liés au Covid 19. Ces derniers essais cliniques devraient donc prendre un plus de temps que prévu pour être réalisés sur un très grand nombre (plusieurs dizaines de milliers) pour s’assurer statistiquement que le vaccin nous protège réellement du virus. »
Le but pour la firme ? En produire un milliard de doses en 2021
On n’en est pas là. Selon le porte-parole Johnson Pharmaceutica, cela comporte des risques car le développement peut encore connaître des ratés. L’entreprise estime son taux de réussite à plus de 50%. Le responsable scientifique belge de la firme a déjà, lui, les yeux tournés vers le futur de ce candidat vaccin apparemment prometteur : « Nous sommes occupés à conclure des partenariats globaux et nous investissons dans les moyens de production, tant technologiques que pour la fabrication des vaccins en tant que telle. Nous voulons assurer une distribution planétaire du vaccin. Nous espérons atteindre le milliard de doses dans le courant de 2021. »
La course au vaccin n’a jamais autant fait rage. Une dizaine de travaux sur différents vaccins dans le monde ont déjà atteint le stade des essais cliniques.