Les machines à coudre ronronnent depuis quelques semaines dans la boutique 1083, dans le centre de Paris. Les postes de travail rouge vif rappellent la couleur phare de la marque made in France. Ouvert sur le magasin, le nouvel atelier montre aux consommateurs comment leurs vêtements sont fabriqués. «L’intérêt de promouvoir les savoir-faire locaux est de faire prendre conscience aux clients de la valeur de ce qu’ils achètent. Grâce aux visites que l’on propose dans nos usines, on les fidélise», explique le fondateur Thomas Huriez, 39 ans. Si plusieurs marques nées sur Internet ouvrent des boutiques physiques, peu (Tediber, Le Slip français, etc.) ont les moyens de s’offrir une boutique de 125 mètres carrés dans le quartier parisien du Marais.
Elle symbolise le succès de la marque lancée en 2013 à Romans-sur-Isère, dans la Drôme. En sept ans, 1083 a créé 70 emplois directs et a diversifié son offre. En plus des pantalons (100 euros), elle vend des vestes, des T-shirts (entre 35 et 45 euros) et des sneakers (130 euros la paire). En 2019, l’entreprise présente un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros, soit quatre fois plus qu’en 2017. Ravivant une filière textile mal en point, elle a racheté, en 2018, l’un de ses fournisseurs en difficulté, l’entreprise vosgienne Tissage de France.
Production locale
Derrière ces résultats, un homme que rien ne prédisposait à la mode. La voix calme et la sobriété du style de Thomas Huriez reflètent la constance du développement de 1083. En 2007, l’ancien responsable informatique quitte Grenoble pour Romans-sur-Isère, d’où sa famille est originaire. En face de la maison de sa grand-mère, il ouvre sa boutique de mode éthique. Et comme ses fournisseurs ferment les uns après les autres, il crée sa propre marque. «Je me suis d’abord concentré sur le jean, vêtement universel à la production délocalisée et polluante. Je voulais prouver qu’en circuit