Le patron de la FGTB est en mauvaise posture. Le cas de Robert Vertnueil sera même discuté lors d’une réunion des instances wallonnes du syndicat. Sera-t-il recadré, démis de ses fonctions ou rien du tout ? Difficile à dire, mais sa dernière communication passe très mal.
Robert Vertenueil (FGTB) et Georges-Louis Bouchez (MR) côte à côte
Il faut dire que cette sortie était pour le moins inattendue, l’union des contraires, le patron du syndicat socialiste Robert Vertenueil et le président du MR Georges-Louis Bouchez plaidant ensemble pour « un nouveau pacte social ». Les deux hommes se sont rencontrés ce mercredi au siège de la FGTB et jeudi, ils s’affichaient dans la presse avec à la clé un grand appel au dialogue, à la main tendue, à travailler ensemble même si on est différent.
Voilà donc une sortie médiatique en règle que Robert Vertenueil a peut-être mal évaluée. Car au sein de la FGTB, le choix du patron a provoqué des étincelles. A tel point que quelques heures après la parution de l’article du journal Le Soir, Robert Vertenueil s’est fendu d’un communiqué pour tenter de faire entendre un autre son de cloche de cette rencontre. Il s’y dit « inquiet et remonté. Le monde de demain souhaité par le MR ressemble furieusement au monde d’un passé lointain que l’on pensait révolu. » Il admet que la rencontre était certes cordiale, mais ajoute aussi que « Mr Bouchez est effectivement à la botte du patronat« .
Recadrer ou virer
Mais à quelques mois des élections sociales (prévues en novembre), ce rétropédalage n’a pas suffi, le feu avait déjà pris dans le syndicat. Pour beaucoup, Robert Vertenueil n’avait rien à gagner avec cette rencontre et l’image laissée est négative. Du coup, certains réclament la tête du patron, d’autres plaident pour un recadrage. L’affaire sera discutée ce vendredi après-midi au cours d’une réunion des instances wallonnes de la FGTB, seules habilitées a décidé de l’avenir de Robert Vertenueil.
De son côté, aujourd’hui Robert Vertenueil se dit serein. Il dit ne pas se sentir menacé et estime que le plus important est de se concentrer sur la négociation d’un plan de relance avec le gouvernement.
D’ailleurs, le syndicat peut-il se permettre d’être affaibli par une crise ? Les négociations pour un plan de relance mais aussi pour la formation d’un gouvernement fédéral devraient reprendre, les élections sociales approchent, le contexte économique et social n’est pas simple. La situation est donc très délicate pour le syndicat.