Dans un décret paru au Journal officiel, le ministère de la Santé a abrogé les dispositions qui, depuis fin mars, permettaient de prescrire ce médicament contre le COVID-19 à titre dérogatoire, seulement à l’hôpital et uniquement pour les patients gravement atteints, après décision collégiale des médecins. Des études avaient déjà pointé son inefficacité. Et la semaine dernière une publication dans la prestigieuse revue médicale The Lancet a enfoncé le clou, en avertissant même contre les effets néfastes de ce dérivé de l’anti-paludéen commercialisé sous le nom de Plaquénil.
Dans la foulée de cette dernière étude, le Haut conseil de la santé publique (HCSP) a émis mardi un avis défavorable à l’utilisation de l’hydroxychloroquine, hors essais cliniques, que ce soit seule ou associée à un antibiotique, chez des patients infectés par la nouvelle maladie.
La décision du gouvernement était attendue et elle a été prise « sur la base de recommandations scientifiques », a affirmé Olivier Véran à l’issue du Conseil des ministres. « J’ai toujours suivi l’avis de cette autorité, toujours. Je ne joue pas à faire de la politique avec l’état de santé des Français », a-t-il plaidé devant la presse, se défendant de vouloir mettre au ban le Pr Didier Raoult qui promeut le médicament et conteste l’étude du Lancet.
« D’ailleurs je l’ai appelé hier, je l’ai prévenu de la décision », a précisé le ministre.
Réponse : l’institut dirigé par le professeur, l’IHU Méditerranée Infection de Marseille « continuera à traiter » ses patients « avec les traitements les plus adaptés ». L’Institut a déjà soigné près de 4.000 personnes infectées par le virus SARS-CoV-2 dont la plupart se sont vu prescrire une association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, un antibiotique.