Depuis quelques jours, des milliers de personnes manifestent en Allemagne contre les mesures de restriction des déplacements et des interactions visant à réduire la propagation du coronavirus Covid-19. Elles les accusent d’être liberticides et dénoncent une « dictature ». Emmanuel Droit, historien spécialiste de l’Allemagne contemporaine et professeur à Sciences Po Strasbourg interrogé par franceinfo, analyse ce mouvement qu’il rapproche de l’extrême-droite. Selon lui, « on assiste à une forme de fragmentation de la société allemande ».
franceinfo : Des milliers de personnes qui manifestent toutes les semaines, est-ce qu’on peut encore dire que c’est un mouvement marginal ?
Emmanuel Droit : C’est avant tout un mouvement minoritaire. Marginal, il ne l’est pas, du fait de sa médiatisation. Ce n’est pas non plus un mouvement inédit. Il y a un petit air de déjà vu. Ça rappelle étrangement le mouvement Pegida (Les Européens patriotes contre l’islamisation de l’Occident) en 2015, où là aussi pour d’autres raisons une partie de ces citoyens en colère venant de tout horizon, mais majoritairement de l’extrême-droite, s’étaient réunis pour dénoncer la politique migratorie d’Angela Merkel.
Est-ce-que ce phénomène était (…)